Au-delà de la science-fiction ! Extraire de l’énergie des trous noirs

TEMPS DE LECTURE : 5MN

 

Par Dr. Inès Urdaneta, Scientifique Chercheuse à la Resonance Science Foundation, 12 juillet 2020

Source Image : NASA/JPL-Caltech

En 1969, Roger Penrose a proposé une méthode permettant d’extraire l’énergie rotationnelle d’un trou noir en rotation, et a suggéré qu’une civilisation avancée pourrait y arriver en abaissant puis en relâchant la masse d’une structure qui est en co-rotation avec le trou noir. Le processus prendrait place dans la région juste à l’extérieur de l’horizon des événements du trou noir - appelé l’ergosphère - là où l’effet Lense-Thirring y est le plus fort, capable de « spaghettifier » un objet ; une partie de cet objet entrerait dans l’horizon des événements (à l’intérieur du trou noir) pendant que l’autre partie serait accélérée vers l’extérieur avec une impulsion supplémentaire procurée par l’énergie rotationnelle du trou noir. Selon les calculs de Penrose, ce processus produirait 21% d’énergie en plus que l’énergie requise à la base.

 Le processus est brillamment décrit dans cette vidéo (en Anglais sous-titré) : https://www.youtube.com/watch?time_continue=23&v=ES2VxhRAkUM&feature=emb_logo

 Inspiré par les idées de Penrose, Yakov Zel’dovich a prédit en 1971 que les fluctuations quantiques et les ondes électromagnétiques classiques réfléchies par un cylindre absorbant en rotation gagneraient en énergie. Bien que ce concept soit essentiel pour comprendre l’amplification des fluctuations quantiques par les trous noirs, il se pourrait qu’il ne soit pas vérifiable expérimentalement, car la vitesse du cylindre en rotation doit être plus élevée que les ondes de fréquences qu’il réfléchit : cela rend la tâche très difficile.

 Cependant, ces conditions peuvent être atteintes avec les ondes acoustiques, comme l’a montré une équipe de physiciens de l’Ecole de Physique et Astronomie de l’Université de Glasgow, en Ecosse, en mettant en œuvre une expérience se reposant sur le travail de Zel’docvich dans laquelle ils utilisent des ondes sonores plutôt que des ondes lumineuses. L’installation expérimentale consiste en des anneaux de haut-parleurs et de tubes qui dirigent le son directement sur un disque de mousse en rotation. Le cercle de haut-parleurs est arrangé dans le but de torsader l’onde sonore (comme une pâte fusilli), procédé analogue à la lumière torsadée de l’expérience de Zel’dovich. Ici, le disque en mousse en rotation fait office de trou noir. De l’autre côté du disque, des microphones mesurent les ondes sonores après être passées à travers le disque ; l’écart d’amplitude et de pic d’intensité dans les ondes sonores passées à travers le disque vérifie le processus de Penrose.

 Dans ces expériences, ils montrent que les ondes acoustiques à basse fréquence avec un moment angulaire orbital (MAO) sont transmises à travers le disque absorbant en rotation et amplifiées de 30% ou plus, lorsque la vitesse de rotation du disque satisfait les conditions de Zel'dovich pour l'amplification (d'un corps absorbant en rotation), qui dépend de 1) la fréquence de l'onde incidente ω, 2) l'ordre l du MAO, et 3) la vitesse de rotation Ω de l'absorbeur. Lorsque la condition ω- l Ω < 0 est satisfaite, l'absorption change de signe et le milieu en rotation agit comme un amplificateur. Les ondes sortantes ont alors une amplitude accrue et extraient de l'énergie de l'énergie de rotation du corps, tout comme l’hypothèse de Penrose.

Comme le disent les auteurs de cette étude ; "Ces expériences abordent un problème remarquable de la physique fondamentale et elles ont des implications en ce qui concerne la recherche future sur l'extraction d’énergie de systèmes en rotation". Grâce à cette brillante expérience, la prédiction de Penrose qu’une civilisation avancée pourrait extraire de l'énergie des trous noirs ne semble plus être de la science-fiction !

 

La RSF en perspective 

Cette expérience décrit un mécanisme analogue à celui que Nassim Haramein a utilisé pour concevoir son résonateur de flux harmonique (HFR), dans lequel la rotation des champs électromagnétiques crée un gradient de densité qui permet une interaction ou un couplage avec les fluctuations quantiques. Basé sur l'hypothèse que l'espace est un superfluide, le HFR est un dispositif magnétohydrodynamique (MHD) qui génère une certaine quantité de gradient cohérent dans une région localisée de l'espace, produisant des effets gravitationnels entre autres qualités remarquables.

Cette étude, ainsi que les travaux d’Haramein, rappellent les expériences du Dr Eugène Podkletnov et ses observations d’effets gravitationnels à proximité de disques supraconducteurs en rotation. Cette observation d'un dispositif capable de modifier un champ gravitationnel localisé grâce à la rotation est venue de son équipe en 1992 et les résultats sur cette réduction de poids induite par effet gravitationnel ont été publiés dans un article du Journal Physica C : Superconductivité. L'effet a été produit par un disque céramique supraconducteur refroidi à - 77 Kelvin, qui lévitait lorsqu'il tournait à environ 5000 tours/minute.

 

Plus d'informations : https://www.nature.com/articles/s41567-020-0944-3

https://www.sciencealert.com/an-experiment-has-just-demonstrated-how-energy-could-be-extracted-from-a-black-hole

Article original : https://www.resonancescience.org/blog/Beyond-Science-Fiction-Extracting-Energy-from-Black-Holes

Article traduit par RSF - France 

 

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