TEMPS DE LECTURE : 2MN
Article de Dr Inès Urdaneta, physicienne, du 01 octobre 2018
C'est peut-être la première fois que vous entendez parler d'un trou blanc (TB). En revanche, cela fait un certain temps que nous entendons parler des trous noirs (TN) comme de régions de l'espace d’où rien - pas même la lumière - ne peut s'échapper. Ces entités cosmologiques, grossièrement définies par une singularité ou un point de densité d'énergie/masse/information infinie en son centre et un horizon des événements définissant la "taille" du TN, sont de plus en plus étudiées. De plus, la possibilité de détecter des signatures gravitationnelles comme celles détectées il y a deux ans, provenant de la collision et de la fusion de deux trous noirs, a encore augmenté leur intérêt auprès des scientifiques. Alors, qu'en est-il des TB ?
Les régions obscures de l'espace appelées TN ont, du moins en théorie, une contrepartie mathématique équivalente, qui impliquerait un comportement opposé ; une région de l'espace où rien - pas même la lumière - ne pourrait entrer. C'est pour cette raison qu'on les appelle des trous blancs (TB). Tout comme le TN, les TB sont apparus comme des possibilités mathématiques hypothétiques sans équivalence dans le domaine physique au départ, et tout comme les TN, les TB pourraient être découverts dans notre monde physique.
C'est la théorie à laquelle Nassim Haramein fait allusion depuis des décennies. La même idée est explorée par différentes équipes de recherche, dont Carlo Rovelli, physicien théoricien à l'université d'Aix-Marseille en France, et ses collègues, qui ont suggéré que TB et TN pourraient être liés. Un TN pourrait former un tunnel quantique vers un TB ; une fois qu'un TN s'évapore à un point tel qu'il ne peut plus rétrécir (dans l'hypothèse d'un espace-temps quantifié), le TN qui disparaît ou qui "meurt" rebondit, formant un TB. En d'autres termes, la matière s'effondre dans un TN, puis émerge d'un TB. Comme l'affirment les auteurs Haggard et Rovelli, "ce scénario modifie radicalement la discussion sur l'énigme de l'information des trous noirs".
Publication originale en anglais des chercheurs Carlo Rovelli et Hal M Haggard : https://arxiv.org/pdf/1407.0989.pdf
Mais ce n'est pas tout... Les TB pourraient expliquer la plupart de la mystérieuse matière noire de l'univers, dont une partie pourrait même être antérieure au Big Bang !
Il est donc probable que nous entendions de plus en plus parler de ces entités nouvelles et exotiques...
Article associé en anglais : https://www.space.com/40422-are-white-holes-dark-matter.html
Image via NASA/FQtQ Jolene Creighton
Article original en anglais : https://www.resonancescience.org/blog/Where-there-is-black-there-is-white
Traduit de l'anglais par RSF - France
50% Complete
Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore magna aliqua.